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    La montagne me hante. Fini les bureaux, les réunions interminables, les rendez-vous client... En tournant la page, je me suis ouvert de nouveaux horizons... blancs...
    En changeant de continent, j'ai échangé mon tracteur anglais contre un tracteur américain, mon ordinateur portable contre une paire de ski, mon costume cravate contre une tenue rouge.
    Quelque soit le lieu, quelque soit l'instant, c'est toujours la présence d'une femme, ou son souvenir, qui me fait prendre la plume. Je ne suis pas un Don Juan : seulement je laisse mon cœur battre. Il tente de retrouver l'amour perdu. Peut-être dans ces hombres qui ressemblent à mes fantômes y a-t-il la Princesse que j'espère.


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    Ma vie, mes pensées me ramènent toujours vers un même lieu. Ce village n'est pas vraiment beau. C'est plus exactement une station de ski. A quelles dizaines de kilomètres il y en a des plus réputées, des plus grandes, des plus belles. Pourtant je suis attiré par elle. En y réfléchissant bien, une région de ce beau pays représente l'axe de vie de mon existence de ses six dernières années. La banlieue noire, cette banlieue froide qui m'a vu grandir est bien loin de ces paysages rocheux, de ces vallées couvertes de conifères, de ces glaciers tombant à nos pieds.

    Derrière les vitres, les arbres étirent leur hombre sur le sol gelé. Ils seront bientôt poudrés de blanc.

    Au programme des 24 prochaines heures : un peu de train et beaucoup d'avion pour aller à l'opposé de l'endroit où je souhaiterai être... Malgré cela, je repars...


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  • J'ai l'impression d'avoir changée de vie, d'avoir échangé mes habits d'avant contre d'autres.
    Personne ne sait où je suis. Là où je suis, personne ne sait qui je suis.
    Je fais l'expérience de l'homme invisible : j'ai disparu de ma vie d'avant.

    Maintenant, autres lieux, autres gens...


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    Drôle de titre pour une drôle de journée. J'ai la gueule de bois en me réveillant : trop d'excès lors de cette soirée. Résultat : je ne suis pas à l'heure chez le garagiste. Tant pis, je n'ai pas le choix. Mes excuses sont maladroites. Le gars me prend tout de même mon tracteur. Parcontre il m'annonce 6h d'attente. Hors de question de rester planter là durant 6h. Il me faut maintenant traverser tout Barcelone en bus. La journée est définitivement foutue. Il est 14h. Le bus passe devant le campus. Pourquoi ne pas manger une salade au Mc Donald situé à l'entrée de l'université ? En cette période de vacances scolaires, il n'y a presque personne dans le restaurant. Assis sur mon tabouret, le regard dans le vide, je me sens totalement à côté de mes baskets. Pas bien, pas vraiment là. Au travers de la vitre, j'aperçois un visage connu. Je pose mon café. Que fait-elle ici ? Elle entre et se dirige directement vers moi. Elle a changé. Sa silhouette est plus fine, ses cheveux plus longs. Elle me sourit en me disant bonjour. Tordus sur mon tabouret, nos corps involontairement se frôlent durant nos bises. Sa peau est douce et contraste avec ma barbe de 4 jours. La sensation, pour elle, doit être moins plaisante. « Tu es revue pour les fêtes ? Cela se passe comment en Italie ? », elle plonge son regard bleu dans le mien « je suis rentrée depuis 1 mois » silence ; surpris, je relance « cela ne se passait pas bien à Milan ? » silence plus long. Son regard change, je devine à la bordure de ses yeux la naissance larmes. Derrière elle, ces collègues l'appellent. Elle s'éloigne vers le comptoir, se retourne « pardonnes-moi, je reviens tout de suite ». Ma main n'a toujours pas lâché la tasse. Je ne la quitte pas du regard. Un petit attroupement s'est formé autour d'elle. Elles discutent, de temps en temps, certaines me regardent. Il se passe quelque dont je ne perçois pas le sens : une équipière qui vient de quitter le groupe, passe à ma hauteur et me sourit tendrement.

    Nous étions tous les deux dans la même école de danse, il y a de cela quelques années. Nous avons partagé des cours de hiphop, de jazz, de contemporain et de chant. Pour le hiphop, cela n'a pas durait très longtemps. Pour le chant, nous faisions en sorte d'être toujours dans le même groupe. La dernière année, nous devions faire un duo pour le spectacle. Cette école réputée met un point d'honneur à produire ses élèves dans une grande salle de spectacle. La préparation nous demandait de travailler ensemble sur un morceau en dehors des heures de cours. Elle avait un copain, moi une copine mais je sentais que je commençais à tomber amoureux d'elle. 15 jours avant le spectacle, je renonçais à chanter, n'arrivant plus à me concentrer sur l'objectif de nos rendez-vous.
    6 mois plus tard, je la croisais, par hasard, dans ce Mc Do, à l'entrée du campus : elle y travaillait pour payer ses études, j'y mangeais 2 fois par semaines, ayant repris une année d'étude. Nous discutions au grès de nos emplois du temps.

    Laura revient vers moi avec de quoi déjeuner sur son plateau. Elle s'assoit à côté de moi. J'essaie de la faire parler, « alors, pourquoi as-tu prématurément quittée Milan ? ». Elle s'applique à déballer son cheeseburger et sans le quitter des yeux « je ne pouvais plus rester... », « Tu avais un problème d'appartement ? de... » avant que j'émette une autre hypothèse, elle se tourne légèrement vers moi sans pour autant me regarder « non, il y avait une personne qui me manquait trop... ».

    Il y avait toujours eu une ambiguïté entre nous : je la sentais très proche de moi pourtant elle parlait toujours de son copain, comme pour me mettre à distance.

    « C'est ton copain qui doit être content de cette décision » en passant que ce retour était un peu du gâchis compte tenu du potentiel de ma voisine de tabouret. Je ne sais pas combien de temps je reste à regarder le vide derrière la vitre avant de m'apercevoir que Laura a posé son cheese. C'est son immobilité mais surtout l'énergie que je ressens chez elle qui me fait tourner la tête. D'abord, je regarde ses mains avant de remonter vers son visage ; ses yeux sont rouges. Dans un souffle : « c'est pour toi que je suis revenue... ».

    Nous sommes le 27 décembre, le Père Noël vient de passer avec 2 jours de retard.


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  • Depuis des mois je suis dans le rôle du personnage inébranlable qui
    prend des coups mais reste la tête haute, enthousiaste, dynamique, pour
    qui tout va toujours bien même quand tout va mal...
    Aujourd'hui je suis fatigué : je quitte le plateau d'une vie à peine digne d'une serie B.
    Je craque ; je n'ai plus le moral ; je n'ai plus la force de porter les gens qui m'entourent.
    Pourquoi poursuivre cette course perpétuelle vers l'avant ? Cette course qui ressemble tant à une fuite. Une fuite de quoi, de qui ? De moi peut-être. Je courre vers le futur pour oublier le passé.

    Stop, je n'ai plus envie de jouer. 

    Effondrer,
    A genoux...
    Qu'est-ce qui m'empêche de plonger dans les remous ?
    Qui peut m'obliger à remonter la tête hors des vagues ?

    Vagues à larmes...

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